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Korblog, le blog de Kornog 2

Après la Route du Rhum, Kornog II rentre en Bretagne

Plein les yeux aux Bahamas

Plein les yeux aux Bahamas

Ah les Bahamas… On a beaucoup hésité avant d’y aller. Au départ, notre projet était d’y passer avant Cuba. Mais quand on a commencé à étudier la carte, on s’est dit que c’était une mauvaise idée et qu’on n’irait pas, car il n’y a pas suffisamment d’eau pour notre bateau qui cale à 2,80 mètres (la longueur de la quille). Et puis, au cours de notre voyage, plusieurs navigateurs rencontrés sur les pontons nous ont dit que c’était le plus bel endroit qu’ils connaissaient, alors on a encore changé d’avis et on a décidé de suivre nos amis irlandais qui y allaient.

Bien que très proches de la Floride, les Bahamas sont un pays indépendant, contrairement à ce qu'on croyait. Cet archipel de plus de 700 îles et îlots, traversé par le tropique du Cancer, est situé entre des fonds abyssaux et des bancs de sable où l’on navigue dans deux ou trois mètres d'eau. Le passage entre les deux profondeurs est brutal, ce qui provoque des courants très forts entre les îles. Il vaut mieux les anticiper, en étudiant bien les prévisions météo et les marées. Les îles sont basses (point culminant 63m), formées de calcaire corallien et bordées de très belles plages de sable blanc.

Il y a pire comme endroit pour passer ses vacances.

Il y a pire comme endroit pour passer ses vacances.

Notre premier contact avec les Bahamas a été un peu décevant. Comme dans tous les pays, il fallait viser un port d’entrée pour accomplir les formalités d’usage. En arrivant de la Havane, on s’est donc arrêté sur l’île de Bimini. Pour commencer, on a dû payer 23 dollars, simplement pour nous amarrer à un ponton, le temps d’aller jusqu’au bureau des douanes.

Là, nous nous sommes acquittés des droits d’entrée : 150 dollars pour notre petit bateau. On a de la chance, à quelques centimètres près, on aurait payé le double. Pour la première nuit, on a donc décidé de limiter les frais et de jeter l’ancre au fond de la baie, juste derrière un hôtel Hilton, face à un chantier et une énorme barge qui ronronnait. Pas vraiment ce dont on rêvait, mais on avait besoin de dormir.

Je me demande encore pourquoi le moteur de cette barge a tourné toute la nuit.

Je me demande encore pourquoi le moteur de cette barge a tourné toute la nuit.

Notre objectif était de descendre vers le sud, aux Exumas, réputées être les plus belles îles des Bahamas. On a donc repris la route, toujours avec nos amis irlandais, et fait une escale à Nassau, la capitale du pays, histoire de prendre une douche chaude et de remplir les cales. Après trois semaines à Cuba, les réserves commençaient à diminuer. Vous n’imaginez pas mon excitation, au supermarché, en voyant les montagnes de fruits et de légumes. On aurait dit une gamine dans un magasin de jouets ou un chien dans une boucherie. Mais ma joie a été de courte durée, car à 8 euros la salade, on réfléchit avant de devenir végétarien. Aux Bahamas, tout est hors de prix !

J’étais tellement heureuse de voir des légumes que je les ai photographiés.

J’étais tellement heureuse de voir des légumes que je les ai photographiés.

De Nassau, pour descendre jusqu’aux Exumas, nous avons choisi la route la plus courte, celle qui passe par les bancs de sable, en suivant précautionneusement nos amis irlandais. Comme ils avaient prévu leur séjour aux Bahamas, ils avaient les bonnes cartes. Nous, on avait juste notre GPS, qui n’est pas suffisamment précis pour nous permettre de slalomer entre les têtes de corail. Manque de chance, en cours de route, on a été surpris par un énorme orage. En quelques minutes, le ciel s’est assombri, de gros nuages noirs se sont formés, la mer a commencé à s’agiter. Et bien sûr, alors qu’on s’empressait de rouler notre génois (la voile avant), la sangle de l’enrouleur a lâché !

Juste avant l'orage.

Juste avant l'orage.

On était au milieu des pâtés de corail, par 37 noeuds de vent, sur une mer bien  agitée, sous la pluie battante, sans aucune visibilité avec le génois qui se déchaînait à l’avant et Pogeen qui avait disparu. On a appelé nos amis à la VHF, pour qu’ils nous attendent, et on a tout affalé en attendant que ça passe. On a même fini par ressortir nos cirés, soigneusement pliés au fond d'un sac depuis plusieurs mois. Le soir, on a jeté l’ancre dans une très jolie baie, mais le lendemain, il pleuvait encore. Au réveil, on a vu qu'un groupe de personnes avait planté une tente sur la petite île en face de nous et se promenait avec des filets à papillons. On est allés voir ce qu'ils faisaient...

Même sous la pluie, les Bahamas ça vaut la peine. L’eau est encore plus limpide que partout ailleurs, les poissons viennent vous manger dans la main, les iguanes vous observent du coin de l’œil quand vous descendez à terre, le calme est absolu la nuit dans les mouillages déserts. La mer varie, du turquoise au bleu marine, en fonction de la profondeur des fonds, c’est impressionnant. On se promène dans un album de cartes postales.

Notre ami Pogeen au petit matin.

Notre ami Pogeen au petit matin.

A mon avis, il faut venir au Bahamas avec un catamaran, pas un bateau comme le nôtre, même si avec à la quille relevable on peut accéder à des mouillages peu profonds. Et surtout, il ne faut pas s'y promener avec Gilles. Naviguer à vue, au moteur, entre les têtes de corail, ce n’est pas pour le Capitaine de Kornog. Au bout de quelques jours, il en avait déjà assez. Pourtant, on a fait de belles découvertes, comme cette épave d’un DC10 qui appartenait au célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar.

Voiles et voiliers, janvier 2019. Photo Association le Spirographe.

Voiles et voiliers, janvier 2019. Photo Association le Spirographe.

On l’avait repérée dans un article de Voiles et voiliers et on est allé la visiter. Maintenant qu’on a vu les conditions de navigation, et les fonds, on comprend mieux pourquoi il y a environ 600 épaves dans l’archipel !

Comme la saison des cyclones commence officiellement le 1er juin, on ne pouvait pas s’éterniser aux Bahamas. On doit remonter rapidement vers le nord, pour se mettre à l’abri. Nous avons dit au revoir à nos amis Irlandais, qui devaient retourner à Nassau pour réparer le système de refroidissement de leur moteur et nous sommes allés jeter l’ancre dans les Abacos, les îles les plus au nord des Bahamas, très belles également. A Hope Town, nous avons visité le phare. Il paraît que c'est le dernier au monde qui fonctionne sans électricité, avec un feu dans une cuve à mercure, alimenté par du fuel.

Le petit phare de Hope Town, qui tourne sans électricité.

Le petit phare de Hope Town, qui tourne sans électricité.

Vue d'en haut du phare. Vous voyez Kornog, tout seul à l'entrée de la baie ?

Vue d'en haut du phare. Vous voyez Kornog, tout seul à l'entrée de la baie ?

Et maintenant, c'est Objectif lune ! On est aux Etats Unis, à Cape Canaveral, où nous allons visiter le centre aérospatial JF Kennedy. La nuit de notre arrivée, on savait qu’une fusée devait décoller à 22h30. La lune n'était pas encore levée, on était à une centaine de kilomètres de la terre, dans le noir complet et tout à coup on a vu un énorme halo de lumière au loin vers la côte, et un gros point lumineux qui montait vers le ciel et se dirigeait vers nous. Au bout de quelques minutes, le propulseur est tombé dans l’eau. Heureusement qu’on était prévenu,  sinon on aurait eu peur !

A défaut de fusée qui décolle dans la nuit, je peux vous proposer un arc-en-ciel…

A défaut de fusée qui décolle dans la nuit, je peux vous proposer un arc-en-ciel…

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B
pas de réflexion sur mon T (peu(t) ! ) difficile pour moi à surmonter .
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J
Cher Bernard,<br /> Je me suis contenté de répondre à ta question de mon mieux.<br /> Pour le reste... errare humanum est.
B
Cher Maître Jacques ,<br /> pourriez-vous m'indiquer si l'on peu écrire capenoule et capenoulle ?<br /> Ce mot fait-il partie d'une langue vernaculaire ? <br /> Merci pour votre réponse sans fautes
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J
Je complète, mon cher Bernard.<br /> "Capenoule" est un mot de la langue picarde, que l'on appelle "ch'ti" dans le Nord. Il ne relève donc pas d'une langue vernaculaire qui n'est parlée que dans un groupe réduit. <br /> Le picard, fait partie de la langue d'oïl, opposée à la langue d'oc. <br /> Je rappelle aux ignares que "oïl" et "oc" signifient "oui".<br /> PPCM
J
Mon cher Bernard,<br /> Dans les textes, on trouve les deux occurrences, mais "capenoule" est la plus courante, surtout depuis Raoul de Godewarsvelde qui l'a popularisée.<br /> De la même manière on peut rencontrer "carabistouille" et "carabistoule".<br /> Pour valoir ce que de droit.
H
Je dirais même plus : ne confondons pas la trichotétratomie et la capilloquadrissection.
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J
Merci à celui qui use depuis longtemps de la simple mais efficace capillotraction.
J
Précision linguistique et historique pour les pratiquants de la capillotétratomie. <br /> En parlant de "Cape Canaveral", Hélène utilise le terme anglais dont "Cap Canaveral" est la version française.<br /> Mais ne dit-on pas "Cape Kennedy" ? Que nenni ! Cela a été vrai à partir de 1963, mais en 1973, les locaux ont souhaité revenir à l'appellation géographique.<br /> CQFD
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