17 Juin 2019
Hi Guys ! Ca y est, nous sommes à New York. Quand nous avons commencé à discerner les contours de la ville, nous étions à 30 milles des côtes, en train de nous battre avec un spi récalcitrant, qui s’obstinait à faire des tours dans sa chaussette. Au loin, on apercevait des petits bâtons dans la brume, comme une forêt de mâts carrés ou de Kapla.
On a fini par changer de spi, ce qui nous a permis d’avancer jusqu’au pont de Verrazano, un immense pont suspendu, qui marque l’entrée de la baie de New York. Une fois qu’on est passé sous ce pont, on distingue au loin la statue de la Liberté et les tours de Manhattan, mais il faut rester concentré, car ça circule dans tous les sens, du cargo au paquebot, en passant par les jet-skis, les petits et gros ferries de touristes, les vedettes de la police et les voiliers qui s’obstinent à naviguer à la voile, comme nous.
Il y a du courant sous le pont de Verrazano, mais on a eu de la chance, on est arrivé avec la marée montante.
Depuis notre arrivée aux Etats-Unis, nous informons les autorités par téléphone à chaque fois que nous déplaçons le bateau, comme il se doit. Mais pour entrer à New York il faut montrer patte blanche ! Nous avons été interpellés une première fois par VHF, juste avant de passer sous le pont, puis arraisonnés par une vedette de gardes-côtes à l’approche de la statue de la Liberté. Ils voulaient monter à bord pour vérifier notre identité, mais quand je leur ai transmis le numéro de notre "cruising permit" (l’autorisation de naviguer dans les eaux américaines) ils ont renoncé. Les US Coast Guards sont très aimables, mais avec leur accent et le grésillement de la VHF, ce n’est pas toujours facile de comprendre leurs questions sur la taille du bateau, son poids, sa date de construction, notre identité, d’où nous venons, quelle sont nos intentions, etc.
Non seulement on est suivi par les vedettes des gardes côtes, mais on est surveillé par les hélicoptères qui tournent en permanence.
Une fois qu’on avait rassuré la maréchaussée, on a pu passer au pied de la statue de la Liberté, devant Ellis Island, l’île où 12 millions d’immigrants ont été triés sur le volet entre 1892 et 1954 et remonter le long de Manhattan jusqu’à la hauteur de Central Park. Notre vaillant Kornog est amarré dans une petite marina vieillotte, pour ne pas dire franchement délabrée, près de la 79e rue et du musée d’Histoire naturelle. Il y a une station de métro à deux pas. C’est super. Mais même en payant on n’a pas accès à Internet dans la marina. C’est frustrant. C’est pire qu’à Cuba !