16 Avril 2020
"Oui, on fête Pâques au Qatar, mais les églises étant fermées au même titre que les mosquées et n'étant pas un fervent pratiquant moi-même, je ne saurais dire comment s'y sont pris les fidèles. C'est un Qatari qui m'a le premier souhaité de joyeuses Pâques, puis un Indien hindou. Moi j'avais zappé. Ce qui est intéressant cette année et probablement l'année prochaine, c'est la proximité des fêtes du Ramadan et de l'Eid. En plus on dit Ramadan Kareem, qui est un pléonasme puisque Ramadan c'est le Carême. Tout ça pour dire qu'on attache beaucoup d'importance à la religion, celle des autres en particulier.
Une anecdote qui illustre bien cela, sans que cela soit en rapport avec Pâques, c'est lorsque je me suis présenté à un déménageur pakistanais et que je lui ai dis "Hi, I'm Christian" dans le sens "salut je m'appelle Christian", lui m'a répondu "Hi I'm muslim".
Ici, nous ne sommes pas confinés au sens strict, nous pouvons circuler tant qu'on ne se regroupe pas, la piste cyclable qui est large comme une autoroute reste ouverte, les restaus par contre ne font plus que du "take away". Comme on nous demande de ne pas circuler en voiture, je n'ai que ces photos de quartier... Christian, à Doha.
Merci Christian pour ce petit tour dans les rues désertes de Doha. Et maintenant retour en Provence, pour une toute autre ambiance...
" Mes souvenirs de Pâques, je suis prête à parier qu'on est au moins cinq grands enfants à avoir exactement les mêmes. Les vacances de printemps, le jardin de la maison de mes grand-parents dans le petit village de Boulbon (rendu célèbre sur ce blog par mon cousin Gautier), la ligne de départ sur laquelle on se tient prêts, panier à la main, fébriles. On repère déjà certains oeufs, cloches et autres lapins dont le papier doré brille au soleil depuis leur cachette. Top départ, et là c'est chacun pour soi. Ça court dans tous les sens, ça grimpe sur les arbres, ça fouille sous les fougères, ça retourne les pots de fleurs, c'est limite si ça joue pas des coudes ou du croche-patte. Si Pâques était l'occasion de célébrer le partage et la sobriété, le lobby du chocolat a su en faire la fête de la compétition et de la goinfrerie. Bien joué, parce que ce sont des sacrés bons souvenirs ! Notons quand même qu'une fois la foire d'empoigne terminée, on partageait équitablement le butin entre tous les participants (...sans oublier de souligner au passage qui en avait trouvé le plus). Clara, à Lugy.
Et moi ? Lorsque j’étais enfant, nous vivions à l’étranger. A Pâques nous rentrions en France. Mes grands-parents paternels n’habitaient pas une vaste demeure bourgeoise, loin de là, mais dans la cour que l’on devait traverser pour se rendre aux toilettes, il y avait des clapiers, un poulailler, des chiens, des chats, un grenier à foin et un établi sur lequel on pouvait bricoler des morceaux de bois. Un monde merveilleux pour la petite citadine que j’étais. A l’occasion de notre venue, mon grand-père tuait un lapin (je le revois pendouiller le pauvre) que ma grand-mère accompagnait de polenta ou d’un risotto au vin rouge. Plus tard, nous avons pris l’habitude de loger chez ma tante maternelle. Le bonheur absolu ! Je ne garde pas de souvenir de chasses aux œufs mais de batailles d’oreillers avec mes cousins et d’une belle et grande maison très chaleureuse.
Puis sont arrivés mes enfants et avec eux la joie d'organiser la chasse. Je crois que j'avais encore plus de plaisir à cacher des œufs, qu’ils en avaient à les chercher. Peu importe où nous étions, jamais je n'ai raté une occasion de dissimuler des lapins ou des poules en chocolat dans un massif de fleurs ou un tiroir à chaussettes.
Cette année, nous devions nous retrouver tous les quatre pour Pâques, et malgré leur grand âge, je crois que je n’aurais pas résisté à la tentation… Le confinement en a décidé autrement, mais je vous préviens la marmaille, ce n’est que partie remise ! Hélène, au Guilvinec.
Demain, si vous êtes bien sages, je vous emmène en balade dans la lande bretonne. D'ici là, bonne journée. Affutez vos plumes pour samedi !