Lettre de l’Atlantique n°2 - Lentement mais sûrement

Vendredi 28 juin, 10 h 00 UTC (midi à Hendaye)

Chers amis, cela fait exactement une semaine que nous avons quitté New York et nous n’avons pas parcouru la moitié du chemin, loin s’en faut. En ligne droite, 1150 milles nautiques nous séparent encore de Flores, l’île la plus occidentale des Açores, soit un peu plus de 2000 km.

Tous les navigateurs s’accordent à dire que la traversée retour est plus compliquée que l’aller. Nous confirmons. A l’aller, nous avons bénéficié des alizés, qui soufflent régulièrement d’est en ouest. Pour notre retour, on dirait que les vents et les courants jouent à cache cache autour de nous. Un coup je te pousse dans le dos, un coup je te souffle dans le nez, un coup je disparais complètement... et coucou me revoici sur tribord ou bâbord.

En une semaine Kornog a sorti toute sa garde-robe pour s’adapter aux facéties d’Éole et nous avons fait plus de 24 heures de moteur. Un comble au milieu de l’Atlantique. À l’instant où j’écris, nous venons d’envoyer le grand spi sous un beau soleil, par 8 nœuds de vent.

Le bon côté de cette lenteur c’est qu’on profite du paysage et que la pêche est bonne. Il y a deux jours, nous avons attrapé une belle dorade coryphène jaune fluo, qui s’est avérée aussi délicieuse au four que marinée avec du citron et de l’huile d’olive. Ça change des sardines et du thon en boîte.

Le moral est bon. Ce petit temps est assez reposant, la température est idéale et les nuits étoilées toujours aussi magiques. En attendant de croiser une petite dépression qui s’annonce sur notre route, on vous souhaite à tous un bon week-end ensoleillé.