31 Mars 2020
"Pas de grands auteurs, pas de grands textes, mais un livre que j’ai retrouvé récemment dans un carton. Ce livre était un cadeau de Noël de... 1973. Je l’ai parcouru dans tous les sens et j’ai fait nombres des bricolages qu’il contient. Il m’a accompagnée dans mes grands et nombreux moments de solitude à la maison (pas simple d’être la petite dernière d’une fratrie beaucoup plus âgée que moi). Il m’a aussi, et surtout, appris à ne jamais m’ennuyer, à créer. Son retour est finalement bienvenu dans cette période de confinement." Véronique, Lorient.
"Je viens de finir de relire L’amie prodigieuse (Elena Ferrante) et Lena et Lila me manquent déjà … Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ce soir sans elles ?
C’est une amie qui me l’avait conseillé, le thème m’intéressait : un roman d'initiation, qui insiste sur l’importance de l’éducation (l’école, l’université, lectures) et qui raconte une grande amitié avec comme toile de fond Naples.
Naples est une ville tellement particulière : sur un golfe magnifique, riche de monuments, avec le Vésuve derrière, ensoleillée, parfumée, chantante. Mais c’est aussi une ville violente, bruyante, malodorante, angoissante. C’est cette ville-là qui est représentée dans le livre et qui est toujours présente, même quand Lenu ira habiter ailleurs, dans des villes plus tranquilles et plus bourgeoises.
C’est l’histoire d’une amitié qui durera 60 ans (d’où les 4 livres), entre Lila, forte, rebelle et talentueuse et Lenu, bonne élève consciencieuse, bien élevée, soumise. Ce n’est pas une amitié "à l’eau de rose", au contraire la générosité alterne avec les coups bas, d’un côté comme de l’autre. Mais c’est une amitié indispensable. L’analyse psychologique est profonde et impitoyable. Si ce roman fascine autant, c’est qu’on a l’impression que le livre parle de nous.
Le titre en italien, L’amica geniale, donne aussi l’occasion de s’interroger sur ce qu’est le génie : un don de naissance ou un long travail sur soi, laborieux et ingrat ?
Bref, un livre incontournable ! " Claire, à Rome.
Plutôt que de parler d’un seul livre, je préfère rendre hommage à la littérature et à la lecture. Quel plaisir de découvrir ces personnages, dont seule notre imagination nous permet de partager la violence de leurs sentiments et l’audace de leurs actes.
Alors courage, n’ayons pas peur de relire les mémoires de Chateaubriand, les romans de Balzac, de Stendhal, (Le Rouge et le Noir ! Pendant des pages on attend le moment où Julien Sorel effleure le bras de Madame de Renal), de Dostoievski, Solienitsine. Pour ceux qui veulent du léger, je suggère les romans de Colette, de Dumas, de Loti ou Mauriac ?
En ces temps de désolations et de confinement, les Oraisons funèbres de Bossuet : sincèrement, je les ai lues, elles sont très belles et plus que jamais d’actualité. Anny, d’Avignon.
"J’essaie de me souvenir des livres qui m’ont "marqué".
Pour l’enfance, l’avant guerre, j’ai souvenir surtout de Hector Malot et d’Erckmann-Chatrian, puis du Hugo des « Misérables ». Pour l’adolescence (vécue en Moselle annexée, "allemande"), j’ai eu la chance de trouver dans un pré des livres français (promis à la destruction) : des opuscules de philosophie, une grosse Littérature Française, et pratiquement presque toute l’oeuvre poétique de Victor Hugo. Je m’en suis nourri durant quatre années !
Ensuite, le premier a été sans aucun doute La condition humaine de Malraux. Et puis, juste avant mon départ pour mon premier voyage en Italie J’irai cracher sur vos tombes de Vernon Sullivan (Boris Vian). Ensuite, deux nouvelles de Heinrich Böll, l’une tragique, Passant, si tu vas à Spa…, typique de la littérature d’après guerre, l’autre pleine d’humour : Les silences complets du docteur Murke.
Je lis vite, et ne me rappelle pas de jour sans lecture. Mais il me semble que l’essentiel de ce que j’ai lu, tout au cours de ma vie professionnelle, "servait" : à des cours, des conférences, etc.
Depuis, c’est surtout des auteurs auxquels je suis fidèle, des essayistes ou mémorialistes que je relis : George Steiner, Claudio Magris, Raymond Aron, François Tchang, aussi Jorge Semprun.
Merci de m’avoir donné l’occasion de réfléchir à cela." Pierre, Avignon.
Vous l’avez peut-être deviné, les insatiables lecteurs avignonnais, Anny et Pierre, ne sont autres que mes parents… Ils lisent même ce blog "intergénérationnel" chaque jour. Intergénérationnel, quel vilain mot pour désigner quelque chose de sympa ! La plus jeune contributrice des textes d'aujourd'hui est âgée de 24 ans et le plus assidu des abonnés de Korblog de 94 ans.
Merci à vous tous pour votre participation. On continue la découverte de vos livres préférés demain. Continuez à m’envoyer vos textes sur vos lectures ou sur vos trucs et astuces pour résister au confinement. Aujourd'hui on n'entame que la troisième semaine. On a encore du temps devant nous. Bonne journée à tous, et bonne lecture !
Je vous rappelle l'adresse : he.criture@gmail.com