3 Juin 2019
Salut les homo sapiens ! Bravo pour votre imagination. Of course, vous avez tous trouvé la réponse à la devinette n°7 et reconnu les toilettes intergalactiques utilisées par les astronautes de la Nasa.
Ici tout va bien. Nous sommes à Beaufort, en Caroline du Nord. Nous avons rencontré des Américains charmants, qui nous ont invités à amarrer notre bateau à leur ponton privé et à nous installer dans leur chambre d’amis climatisée, en attendant de pouvoir repartir. C’est le grand luxe !
Notre première escale aux Etats-Unis était Cape Canaveral, en français Cap Canaveral. Comme l’a fait remarquer Jacques dans un commentaire sur Korblog, ce cap baptisé Canaveral, "couvert de roseaux", par les Espagnols dès 1540 a été renommé Cap Kennedy juste après l’assassinat du président américain, en hommage à son engagement en faveur de la recherche spatiale. Mais la population de Floride a tellement protesté qu’en 1973 le Congrès fédéral a rendu son nom d’origine au Cap Canaveral. Le centre spatial de la Nasa, lui, s’appelle toujours KSC, Kennedy Space Center.
Dès 1948, le Cap Canaveral a servi de site expérimental pour le lancement des missiles. Pourquoi ici et pas ailleurs ? D’une part, car il y fait chaud toute l’année, ce qui facilite le travail, mais surtout, parce qu’on est assez près de l’Equateur, l’endroit où la vitesse de rotation terrestre atteint son maximum. Les missiles profitent donc de cette vitesse lors de leur lancement.
Nous avons passé une journée complète au Kennedy Space Center, mais il faudrait au moins deux ou trois jours pour parcourir l’ensemble des expositions et assister à toutes les projections et animations, qui retracent avec moult détails l’histoire de la conquête spatiale américaine, des années soixante à nos jours.
La Nasa a été créée en 1958 et a installé ses premières rampes de lancement à Cap Canaveral en 1962. A l’époque, les Russes étaient en avance sur les Américains. Ils avaient envoyé le premier Spoutnik dans l’espace en 1957. Les Américains avaient répliqué avec Explorer 1er un an plus tard. Mais les Russes les avaient à nouveau devancés, en propulsant le premier homme dans l’espace, Iouri Gagarine, le 12 avril 1961. Le 6 mai de la même année, l’Américain Alan Shepard s’envolait à son tour et le président Kennedy décidait de reprendre l’avantage, en annonçant qu’il enverrait un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie. S’en suivirent les missions Mercury, Gemini et Apollo.
Le début d’Apollo a été un véritable fiasco, avec l’incendie d’Apollo 1, qui a entraîné la mort de trois astronautes et plusieurs tirs ratés. Mais, il y a presque cinquante ans, le 20 juillet 1969, les Américains ont planté leur drapeau sur la Lune. L’honneur était sauf.
Cap Canaveral est toujours un centre de recherche spatial. D’ailleurs, la nuit de notre arrivée, nous avons vu de loin une fusée décoller. Nous avons appris par la suite que c’était un lancement de SpaceX, une société qui a racheté une partie des installations de la Nasa et qui envoie des satellites dans le ciel pour couvrir l’ensemble de la planète avec un réseau téléphonique satellitaire. Pour la petite histoire, c’est aussi SpaceX qui produit la voiture électrique Tesla.
La visite du Kennedy Space Center est très intéressante. Nous avons fait le tour des installations en autobus et parcouru ensuite une grande partie des expositions, qui présentent l’histoire des différentes missions spatiales, des débuts jusqu’à la recherche actuelle. Si l’on en croit les commentaires, les premiers hommes devraient marcher sur Mars entre 2020 et 2030.
On a même participé à la simulation du lancement d’une fusée, avec reproduction du bruit, des tremblements et de la force gravitationnelle. C’était très rigolo d’être secoué dans tous les sens avec les jambes en l'air, mais un peu déprimant quand même : dix minutes après le départ, on survolait déjà la Corse. Nous on va mettre trois semaines pour retourner en Bretagne !