Yvan, routeur et convoyeur

Treize bateaux sont déjà arrivés, 14 bateaux ont abandonné. Tout va bien à bord de Kornog2. La nuit dernière a été agitée avec des pointes à 40 Kts, mais Gilles a fait une bonne sieste cet après-midi. Toutes les informations sur la course sont disponibles ici. 

Pendant que Kornog2 (12,30 m - en rose sur l'image) et Akela (15,20 - en bleu juste derrière Kornog2) se battent pour la quatrième place de la catégorie Rhum Mono de la Drheam Cup , il est temps de vous présenter Yvan.

Yvan a découvert la navigation assez tard, mais il s’y est mis avec passion grâce à sa femme Laure. Pour le départ de la Drheam Cup, c’est lui qui a accompagné Gilles pour amener Kornog2 jusqu’à Cherbourg (on appelle ça le convoyage). C’est lui aussi qui assure l’assistance météo pendant la course (c'est le routage).

Un fichier météo ça ressemble à ça :

Vous reconnaissez l'Espagne en bas à droite en vert ?

Sur terre, on considère que le plus court chemin entre deux points est la ligne droite. Sur mer, c’est beaucoup compliqué, car la vitesse du bateau dépend des vents, des courants, des vagues et de la forme de sa coque. 

Par exemple sur ce fichier, on peut voir qu'en se déportant un peu, le bateau aura plus de vent que s'il file tout droit :

Les petites flèches indiquent la direction et la force du vent.

Pour choisir le meilleur itinéraire on analyse donc les vents (direction, force, etc.), les courants, la hauteur des vagues, à l’instant T, mais aussi leur évolution. Par exemple, si on sait qu’en allant tout droit on va tomber dans une zone de tempête ou de grand calme, on choisira de se dérouter et de contourner cette zone même si cela rallonge la route. Et dans la mesure du possible on évite de naviguer à contre-courant.

Définir le meilleur itinéraire est donc le travail du "routeur", qui reste à terre et donne des indications au skippeur. Pour certaines courses, le routage est interdit, mais c’est comme le dopage pour les cyclistes, il y a des coureurs qui trichent. Pour d’autres courses, le routage est autorisé et les équipages travaillent avec des routeurs professionnels, qui leur indiquent exactement quelle route suivre.

Dans notre cas, Yvan analyse les fichiers, donne des indications à Gilles pour qu’il ait tous les éléments, lui indique quelle est la meilleure option selon lui, mais au bout du compte, c’est Gilles qui choisit sa route. 

Pendant notre voyage, pour les deux traversées de l’Atlantique (l’aller en décembre 2018 et le retour en juin 2019), Yvan avait déjà assuré notre routage. Alors un grand merci à Yvan qui consulte les fichiers météo plusieurs fois par jour pour comparer, analyser, évaluer et envoyer à Gilles de précieuses indications, afin de lui permettre d’avancer le plus vite possible en évitant de se retrouver en difficulté à cause de la météo.

Et un grand merci à vous qui lisez ce blog et encouragez Gilles. Je lui transmets vos commentaires et il se régale en les lisant à bord.