3 Novembre 2022
Grosse journée hier mercredi 2 novembre : c’était le dernier briefing des instructions de course. Trois heures de conférence, avec pour commencer, un point sur la météo qui s'annonce. Honnêtement, on aurait pu rêver mieux. Mais c’est encore trop tôt pour que les prévisions soient vraiment fiables. On en reparlera samedi.
Principal sujet : l’organisation du départ. Comme il y a une écluse à passer et 138 voiliers à sortir du port, cela se fera en plusieurs jours. Les gros multicoques devaient quitter leur ponton vendredi après-midi. Compte-tenu du coup de vent annoncé, ils feront peut-être leur sortie dans la nuit de vendredi à samedi, ce qui ne les réjouit pas. Les Rhum Mono quittent le bassin samedi matin avec les Rhum Multi (Kornog II à 7h17). Les Ocean Fifty et les Imoca l’après-midi. Seuls les Class 40 restent au port jusqu’à dimanche matin.
La ligne de départ de course mesure trois milles nautiques (environ 5 kilomètres). Pour éviter de mélanger les Ferrari avec les 2CV, elle est divisée en quatre zones. Tout voilier qui passe la ligne avant le top départ se verra appliquer une pénalité de quatre heures. Concrètement cela signifie qu’à un moment de la course, il devra faire un demi-tour dans l’eau pendant quatre heures avant de reprendre son parcours. Pas glop !
La ligne de départ est une ligne virtuelle située entre deux bouées et deux drapeaux installés sur une frégate militaire.
Autre sujet du briefing : la santé à bord. Je vous épargne les photos des blessures, brûlures, coupures et autres réjouissances qui ont défilé à l’écran. Je préfère vous parler des cétacés. Une scientifique est venue les présenter aux navigateurs et leur a demandé de signaler ceux qu'ils rencontrent pendant la course.
Dernier sujet : la sécurité et la récupération des navigateurs et navigatrices dont le voilier aurait eu la fâcheuse idée de se retourner ou de couler. Par bateau, par hélicoptère, par avion, il y a plusieurs façons de porter secours à un marin (ou une ??? quel est le féminin de marin ?) tombé(e) à l’eau. Mais il faut qu'il ou elle y mette de la bonne volonté. Le principal est de se faire repérer, avec une lampe, une fusée lumineuse, de la fluorescéine ou par tout autre moyen.
Comme les navigateurs vont traverser les eaux territoriales de plusieurs pays, les pilotes de l’armée qui animaient la conférence ont détaillé les procédures et les moyens mis en œuvre en France, mais aussi en Espagne, au Portugal, au Sénégal et aux Etats-Unis. En France par exemple, un hélicoptère peut lancer un canot de survie à un navigateur ou une navigatrice tombé(e) à l’eau. Ce sont des canots prévus pour 30 personnes, on peut donc facilement y inviter des copains. Mais aux Etats-Unis c’est encore mieux, l’armée vous balance dix canots de survie d’un seul coup, tous accrochés ensemble à 100 ou 150 mètres d’intervalle, pour que vous ayez une chance d’en attraper un (comme le pompon à la foire aux manèges). Un kilomètre de canots de survie à la queue leu leu… Une vraie danse des canards.