5 Novembre 2022
Drôle de veille de départ de course ! Nous nous sommes levés à l’aube pour sortir Kornog II du bassin où il était amarré. Le passage de l’écluse était prévu à 7h30 et s’est déroulé comme prévu.
Il y a moins de monde dans les gradins à 7h30 pour la sortie de Kornog II que l'après-midi pour voir passer les Ultim.
Une fois Kornog II amarré à couple du catamaran Lodigroup de Loïc Escoffier, Gilles avait rendez-vous avec les 137 autres skippers pour le dernier briefing : celui sur la météo. Depuis plusieurs jours, les prévisions étaient très mauvaises, ce qui s’est confirmé à la vue des fichiers : 40 nœuds de vent établis, une forte houle avec des creux pouvant atteindre 7 à 8 mètres et surtout une mer "croisée". Le directeur de course a annoncé très rapidement le report du départ, ce qui n’était jamais arrivé.
La houle qui vient du nord croise la houle levée par le vent qui remonte du sud-ouest : les deux vagues qui avancent dans deux directions différentes forment alors ce qu'on appelle une mer "croisée", que le directeur de course a qualifié de mer "très casse-bateaux".
A cette houle très dangereuse, s'ajoutent des vents violents (avec des rafales à 50 nœuds), dans un secteur maritime assez étroit et très fréquenté par les pêcheurs et les cargos. Cette situation va durer au moins jusqu'à mardi. Il n'était pas envisageable d'envoyer 138 voiliers naviguer dans cette lessiveuse.
La plupart des navigateurs ont applaudi la décision du report, surtout les propriétaires de "petits" monocoques ou multicoques qui avaient déjà décidé qu’ils ne partiraient pas. Nous avons donc mangé une crêpe et repassé l’écluse en sens inverse. Kornog II attend sagement sous le crachin breton les prochaines instructions de course.