Route du Rhum top départ

Vous avez sans doute vu le départ de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe à la télévision ou sur Internet. Maintenant, vous allez le vivre de l'intérieur.

Réveil à 6 heures, douche, eau chaude (café soluble ou thé brûlant au choix), ciré et bottes. A 6h35 tout le monde sur le pont - au sens propre - dans le noir, avec sa lampe frontale. 

La sortie du bassin et le passage de l’écluse sont devenus une formalité. Mais ce matin il y avait un peu de tension sur les pontons. Il fallait sortir beaucoup de bateaux et rapidement. Le personnel nous pressait, à terre et sur les semi-rigides : "allez les gars, faut y aller là", "vous êtes prêts ? Bon allez-y en premier on reviendra pour les autres. Il faut que ça avance". Nous on était prêts avec l'aide de Quentin. Heureusement qu'il était là.

A 8h20 , les 12 bateaux de la catégorie Rhum Mono et quelques Rhum Multi sont sortis de l’écluse sous les applaudissements des derniers afficionados.

Pour fêter ça, on a décidé de s’offrir une tournée de café soluble et là, consternation ! On s’est rendu compte qu’on avait oublié un "sac de bouffe" dans la voiture. On est donc allés s’amarrer tranquillement dans le port des Bas Sablons et Quentin, qui est vraiment adorable, est reparti à pied jusqu’au quai Duguay Trouin chercher la voiture, le Nescafé, et de quoi agrémenter quelques sandwiches. Trente minutes de marche avec son ciré et ses bottes. Merci Quentin, heureusement que tu étais là.

Vers 10h30 on est sortis de notre planque pour nous diriger tranquillement vers la ligne de départ. Comme tous les membres de l'équipe étaient repartis dimanche soir, on n'avait plus de semi-rigide pour nous débarquer. On avait donc convenu que le zodiac de Terranimo nous récupérerait (Quentin et moi) à 13h30. Mais à 13h30 pas de zodiac à l'horizon et pas de Terranimo. Pour finir, Quentin l'a retrouvé sur l'AIS, à 5 milles nautiques de la ligne de départ, visiblement en difficulté. Merci Quentin. 

A partir de là, la pression monte. Si un skipper ne peut pas débarquer ses équipiers à temps, il rate le départ. Gros stress sur Kornog II. Appel aux autres Rhum Mono : Fabio sur Bella Donna, Arnaud sur Pen Duick III, Olivier sur Elora... Forcément personne ne répond. Au moment où j'appelle la direction de course à l'aide, le "zod" de Terranimo arrive en trombe. Vite, vite, descendre du bateau, avec des creux d'1,50 mètre à 2 mètres et le bateau qui tangue. Je rate mon coup et je me retrouve aggripée à un hauban de Kornog II, les deux pieds dans l'eau avec Quentin qui me retient par mon gilet de sauvetage et mon sac à dos. Je me répète mais heureusement que Quentin était là !

Gilles et Quentin m'ont remontée à bord, trempée jusqu'à mi-cuisses et m'ont littéralement balancée dans le Zodiac par l'autre bord. Quentin a sauté aussi et on est partis à fond les gaz rejoindre Terranimo pour débarquer trois équipiers. J'ai ramassé mes lunettes au fond du zodiac, couvertes d'eau salée. Je ne voyais pas grand-chose mais Kornog II et Terranimo ont pris un bon départ. Ouf. Merci Quentin.

A 16 heures nous étions de retour au port des Bas Sablons. A 17 heures à la maison. A 18 heures Gilles appelait pour se plaindre que le vent était tombé. Sa balise a un souci, elle n'émet pas. Pour l'instant on ne peut le suivre que sur le site de la Route du Rhum. A 19h15 il était septième des Rhum Mono, juste derrière Guy, sur Terranimo. Bon vent à tous les deux.