26 Octobre 2018
Salut les voyageurs ! Pour réviser son anglais ou son allemand, les Canaries c’est parfait. Même les annonces publicitaires dans les supermarchés sont diffusées dans la langue de Goethe ou celle de Shakespeare. Mais nous, on s’est fait des copains suisses (nos voisins de ponton). Ils parlaient français avec un délicieux accent et avaient l’habitude de naviguer sur le lac Léman.
L’archipel des Canaries est composé de nombreuses îles, dont sept principales. Nous n’en avons foulé que trois : la petite île de La Graciosa, tout au nord, aussi charmante que son nom le suggère ; Lanzarote, juste en dessous, en grande partie couverte de lave et Fuerteventura, encore plus bas, réputée pour ses interminables plages de sable fin et ses spots de surf.
A Lanzarote, où nous sommes restés plusieurs jours, la vedette incontestée c’est César Manrique. Cet artiste peintre, né en 1919, était aussi architecte, sculpteur et amoureux de son île natale. Après avoir eu beaucoup de succès aux Etats-Unis, il a décrété qu’à New York les humains vivaient comme des rats et il est rentré à Lanzarote à la fin des années soixante, en ayant l’intention d’en faire le plus bel endroit au monde.
Grâce à l’engagement de César Manrique, l’île a été préservée des immenses complexes touristiques. Ou plutôt, ils existent, mais sous forme de petites maisons de deux étages maximum, construites dans l’esprit de l’habitat traditionnel local et toujours peintes en blanc. César Manrique lui-même a habité longtemps dans une maison aménagée en partie sous terre, dans des bulles de lave. Puis il s’est installé dans une ferme qu’il a retapée, toujours avec l’idée de vivre en harmonie avec la nature. Les deux maisons, magnifiques, sont aujourd’hui des musées.
Avec Gilles, nous avons eu de longues discussions pour savoir s’il vaut mieux entasser les touristes dans des cubes qui ressemblent à des Lego, comme sur l’île de Lanzarote, ou les empiler dans des buildings, comme dans la plupart des stations balnéaires. Personnellement, je préfère la première solution, qui permet de préserver la vue sur la mer. Mais Gilles n’est pas convaincu. Il trouve que les villes s’étalent trop. La conclusion c’est qu’il préfère Madère.
Presque toute l'île de Lanzarote est couverte de lave. Les petits murets en pierre abritent des pieds de vigne.
Moi j’ai été sensible aux paysages lunaires de cette île très aride. Parfois on se croirait dans le désert et de fait, le Sahara n’est qu’à 150 kilomètres. Quand le vent (réel) souffle, il apporte du sable. Et quand on va visiter l’île sur son petit vélo, il vaut mieux ne pas oublier sa bouteille d’eau dans le bateau. J’en parle parce que c’est justement ce que nous avons fait !
L'île de Fuerteventura, où nous sommes actuellement, sera notre dernière escale en Europe. Nous sommes au mouillage à Puerto del Rosario (c’est-à-dire accrochés à notre ancre, à 100 mètres du rivage). Il y a eu de gros orages et beaucoup de pluie quand nous sommes arrivés. Pendant deux jours nous avons été ballottés par le vent et la houle. On avait l'impression d'être dans une lessiveuse ! Impossible de prendre l’annexe pour aller à terre.
Heureusement ça s’est amélioré et hier nous avons pu aller faire quelques courses pour remplir notre frigo. Aujourd'hui nous partons vers le Sénégal, où nous devrions arriver le 1er novembre si tout va bien. Nous y resterons trois semaines, pour effectuer une mission pour l’association de solidarité internationale Voiles sans frontières, dans le Siné Saloum. Au passage, merci du fond du cœur aux amis qui ont fait des dons (certains très généreux) pour la bibliothèque de Bassar. On vous racontera tout ce qu’on va faire là-bas, dès qu’on pourra. En attendant, on va re-re-re-vérifier les fichiers météo !