30 Octobre 2018
Salut les navigateurs ! Au moment où vous lirez ces lignes, nous serons au large des côtes mauritaniennes (bien au large, c'est plus prudent), en route pour le Sénégal.
De notre dernière escale jusqu’à Dakar, il y a environ six jours de navigation. Avant de quitter les Canaries - et l'Europe - nous avons fait le plein d’eau, de gasoil et de conserves. Sur le bateau, les légumes et les fruits frais se conservent mal. Au bout de quelques jours on finit par tartiner du pâté Hénaff sur des tranches de pain de mie et on réchauffe des boîtes de chili con carne avec des pâtes ou du riz. Gilles est ravi. Moi beaucoup moins.
A Madère nous avions investi dans 30 m2 de tulle et pendant que nous naviguons je vais essayer de coudre, non pas ma robe de mariée, mais des moustiquaires pour les hublots et la descente (c’est comme ça qu’on appelle l’entrée du bateau). Mieux vaut tard que jamais… Nous allons aussi badigeonner nos vêtements de répulsif et prendre notre traitement préventif contre le paludisme. On fait un peu les chochottes, mais Gilles est allergique aux piqûres de moustiques, alors on se méfie.
Comme vous le savez, nous allons au Sénégal avec Voiles sans frontières. Cette association de solidarité internationale a été créée, il y a vingt ans, par un navigateur. Elle intervient dans des zones qui ne sont accessibles que par voie d’eau, notamment au Sénégal, dans le Siné Saloum. Notre mission là-bas sera double :
1 – Retrouver à Dakar un enseignant de l’école du village de Bassar, qui a le projet de créer une bibliothèque. Avec l’argent récolté avant de partir, nous irons donc acheter des livres pour enfants destinés à la création de cette bibliothèque. Une fois que nous aurons acheté les livres et de quoi les stocker à l’abri, nous repartirons avec l’enseignant et le matériel jusqu’à Bassar en bateau pour concrétiser le projet.
2 – Dans le Siné Saloum nous irons également dans le village de Diogane, pour livrer 30 gilets de sauvetage au comité local de pêche. Voiles sans frontières est très investie auprès des comités de pêche sur la problématique de la sécurité en mer. Gilles a suivi une formation sur ce thème, afin de pouvoir à son tour former les pêcheurs sur place. VSF a également initié des cours de natation dans le Siné Saloum et encourage la reprise d’un atelier de fabrication de gilets de sauvetage sur place.
Enfin, comme nous avons récupéré un lot de caquettes avant de partir, nous irons les donner à deux associations qui prennent en charge les albinos, très nombreux en Afrique et très fragilisés par le soleil.
Comme vous le voyez, nous n’allons pas nous ennuyer pendant trois semaines. Mais nous n'aurons pas toujours du réseau, nous ne pourrons pas tout vous raconter au fur et à mesure. On vous fera un compte-rendu détaillé quand on aura terminé notre mission. Mais d'abord on vous préviendra quand on sera arrivés à Dakar !