8 Novembre 2018
Salut les amis ! Au risque de vous décevoir, on n’est pas vraiment tombés sous le charme de Dakar. La ville est immense, bétonnée, paralysée par les embouteillages, poussiéreuse et bruyante. L’unique mouillage, face au Club de voile de Dakar, est situé dans la baie de Hann, qui paraît-il fut l’une des plus belles au monde. Aujourd’hui c’est un cloaque nauséabond.
La plage est jonchée d’ordures et autour du bateau, on voit flotter non seulement des vieux plastiques et des bouteilles vides, mais aussi des capotes usagées, des crottes et surtout des poissons crevés. Et pour cause, le "rio del merdo", une sorte d’égout à ciel ouvert, débouche directement dans la mer, à quelques centaines de mètres. Ca ne donne ni envie de se baigner (beurk) ni envie d’aller acheter du poisson au marché, car certains pêcheurs posent leur filet juste à côté de nous.
Le mouillage est situé près du port de commerce de Dakar, le principal port de l’Afrique de l’Ouest. Le quartier est donc complètement engorgé de camions et il faut parfois plus d’une heure pour parcourir deux kilomètres en voiture. Vous allez me dire qu’on pourrait y aller à pied, mais avec les sacs de courses et la chaleur, c’est au dessus de nos forces.
Cela dit, partout, les gens sont charmants, souriants et très accueillants. Le Club de voile de Dakar, construit à la fin des années 30, conserve un certain charme désuet et nous y avons été très bien accueillis. Le personnel est serviable et les "extras" nombreux : "maman nougat" pour les gourmands, "maman lessive" pour laver votre linge, "maman bijoux" pour les coquettes ou encore Farah, le marchand de motos, pour vous dépanner en francs CFA. Le seul bémol ce sont les chauffeurs de taxi avec lesquels il faut parfois se battre pour ne pas payer cinq ou six fois le prix de la course. Mais on s'y habitue.
Cela ne se voit pas sur les photos, mais il y a vraiment beaucoup de poussière dans les rues de Dakar.
Dans un restaurant, nous avons fait la connaissance de Cyrille et Ingrid, deux Bretons qui travaillent au Cours Sainte Marie de Hann, un établissement scolaire privé tenu par des frères maristes, comprenant une filière française et une filière sénégalaise. Ils nous ont invités à déjeuner chez eux dimanche et nous avons passé une très agréable journée, à parler de tout et de rien et surtout du Sénégal, où ils vivent depuis un an avec leurs deux enfants.
Cyrille est proviseur adjoint des cours Sainte Marie de Hann, chargé de la filière française. Il nous a fait visiter l’établissement, construit en 1949 au milieu de la campagne. Aujourd’hui l’ensemble constitue un véritable poumon vert de huit hectares au cœur de la ville, avec des bâtiments bien entretenus, un parc magnifique et sans doute beaucoup d’animation quand les 4733 élèves sont présents. 564 personnes travaillent sur place, dont 221 enseignants, le reste étant composé de personnel administratif ou technique.
C'est rigolo de voir Mitterrand à côté d'Hergé ou Che Gevara à côté d'Edith Piaf, sur le mur des personnes qui ont marqué le XXe siècle.
Et puis nous avons fait la connaissance de Jean-Claude, enseignant sur l’île de Bassar, dans le Siné Saloum, venu nous rejoindre à Dakar. Ensemble nous sommes allés acheter des livres pour son école et nous avons visité le bateau. Ce matin nous partons avec lui sur le Pogo vers le Siné Saloum. Il paraît que cette mangrove est magnifique et ce sera sa première croisière en voilier. On vous racontera ça dans quelques jours. Inch’Allah.