21 Novembre 2022
Alors qu'ils pensaient se la couler douce sous spi à partir du sud du Portugal, Gilles et ses petits camarades continuent à se battre contre les éléments. La nuit de samedi à dimanche a été "agitée et merdique" pour le skipper de Kornog II. "A une heure du matin, le mousqueton de gennaker s'est défait dans un grain (le gennaker est une grande voile d’avant, NDLR). De ce fait, pas moyen de le rouler correctement. Donc, avec un gennaker en stormlite (une matière bien résistante, NDLR), cela fait des poches à moitié roulées et à moitié gonflées par le vent... Une fois à moitié enroulé (uniquement le bas) pas moyen de le descendre du bon côté sans l'écoute... (l’écoute est une des ficelles avec lesquelles on tire sur les voiles pour les régler et les ramener à soi, NDLR). J’ai passé une heure à batailler avec le gennaker a moitié dans l'eau, a moitié gonflé et le bateau qui avançait à 10 nœuds. Bon, il est rentré dans sa niche, à priori pas déchiré mais pour le renvoyer cela ne va pas être simple. Il faudrait logiquement le mettre en sac, comme un spi, et l'envoyer à la volée. Pour cela, il faut qu’il y ait entre 5 et 10 nœuds de vent, pas plus. Heureusement, j'ai un autre gennaker."
"Donc j’ai passé la nuit sous génois, tranquille (une voile d'avant plus petite mais moins rapide, NDLR). Le matin à 6 heures, un grain avec 30 nœuds de vent. Le bateau s'est couché, grand-voile haute. J’ai dû prendre un ris (réduire la grand-voile) avec un peu de mal car elle ne voulait pas descendre.
Le temps est moyen, le vent oscille entre 8 et 30 nœuds. Je suis obligé de gérer entre grand-voile haute et un ris toute la journée. Il faut bien qu'il avance ce rafiot !"
Cette situation ne semble pas s’arranger. La nuit dernière a été moins chamboulée pour Gilles, mais pas très calme non plus. "Nuit bien ventée avec des grains violents. Le vent passe de 20 nœuds à 35 nœuds en deux minutes. J’ai passé la nuit sous trinquette et un ris. Le pilote automatique gère super bien, pas de départ au lof (cela signifie que le bateau ne s'est pas couché comme la veille, NDLR) et des pointes de vitesse à 16 nœuds. Voilà l'ambiance."
Conclusion de Gilles : "Les descentes sous spi sont encore loin avec cette météo ! J'avais signé spi et soleil, c’est tout le contraire."
Et pendant que les Rhum Mono poursuivent leur course, les Imoca commencent à arriver. Un grand bravo à Thomas Ruyant, vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en Imoca. La victoire d'une Dunkerquois ça fait plaisir quand on a passé plus de trente ans dans le Nord. Vous l'aviez peut-être repéré ? J’avais parlé de lui plusieurs fois avant le départ de la course : pour vous le présenter ici et pour parler de son projet ici