23 Novembre 2018
Salut les Toubabs ! Bassar est un village de pêcheurs d’environ 2000 à 3000 habitants, situé au bord d’un bolon (un bras) du fleuve Saloum, à une bonne centaine de kilomètres au sud de Dakar. C’est ici que nous avions pour mission de créer une bibliothèque scolaire, pour Voiles sans frontières. Ce projet était une demande des enseignants de l’école, pour favoriser l’apprentissage de la lecture.
De Dakar à Bassar, la navigation est un peu compliquée, d’abord à cause des filets de pêche, très nombreux, puis quand on arrive sur le Saloum, à cause des bancs de sable qui se déplacent au gré du temps. Pour les derniers kilomètres nous avons donc eu recours à l’aide de Seydou, le correspondant local de Voiles sans frontières, pour nous guider au cœur de la mangrove
Lui c'est le pêcheur du village, qui venait poser ses filets tous les soirs et les relever tous les matins, juste devant le bateau.
Nous avons fait le trajet de Dakar à Bassar avec Jean-Claude Mbengue, un des enseignants de l’école, venu nous rejoindre pour choisir les livres. C’est lui qui nous a présentés au village et à ses collègues.
Duel de scrabble sous le manguier (désolées pour les contre-jours, je fais ce que je peux avec le téléphone)
A Bassar, les enseignants sont logés dans une grande maison, au confort rudimentaire. En dehors du foot - sur le terrain ou à la télévision - et du scrabble, il y a peu de distraction au village. Tous sont originaires d’autres régions, essentiellement de Dakar ou de sa banlieue. Ils rentrent une fois par mois, pour voir leur famille et toucher leur paye, car dans les îles il n’y a pas de banque. Un jeune professeur gagne en moyenne 120 000 CFA, soit un peu moins de 200 euros. La plupart ambitionnent de passer des concours pour entrer dans la police ou l’administration afin d’être mieux payés.
Tous les jours nous avons mangé avec les enseignants. Une cuisinière leur prépare le repas midi et soir. Pratique non ?
Pendant quelques jours, nous avons partagé leur vie et leurs repas. Très rapidement, tout le village nous connaissait et nous avons pris nos petites habitudes. Le petit déjeuner chez Khadi le matin (baguette et petits pois), le déjeuner sous le manguier à 13 heures, suivi de la cérémonie du thé, avec une sieste ou un duel de scrabble. Le tout dans la poussière, qui vole au moindre coup de vent, et au milieu des ânes, des canards et des biquettes, qui se promènent librement. A la fin de notre séjour, la bibliothèque était en place. Vous la découvrirez dans cette vidéo.